Last Escape
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 Lux Aeterna

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Christina Sonnenfeld
+ Anorexie et la Toxicomanie
Christina Sonnenfeld


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MessageSujet: Lux Aeterna   Lux Aeterna EmptySam 13 Oct - 2:10

EDIT|Je précise juste que c'est totalement libre! =D

*

Sa silhouette longue et maigre était prostrée, son poids enfonçant à peine le dur matelas qui l'accueuillait. Allongée, éttouffée par les draps de la même immaculée blancheur que le plafond sur lequel ses yeux était rivés. Ses bras le long du corps, ses jambes serrées l'une contre l'autre, le regard vide... La pâleur de son teint et la profonde inexpression de ses traits étaient terrifiantes. Glaçée. Christina était glaçée, incapable du moindre mouvement. Et, lentement, à intervalle irrégulier son souffle discret soulevait sa cage thoracique. La seule chose, ce soir, qui la plaçait encore chez les vivants et non parmi les morts.

Une autre, infime petit chose permettait encore de démentir cette supposition. Dans son poing droit, Christina serrait convulsivement un papier à moitié déchiré, sur laquelle l'encre de mauvaise qualité était presque totalement effaçée. Mais cela avait peu d'importance, car les mots de cette lettre elle les connaissait par coeur. L'état malheureux du papier trahissait la rage et la dévotion avec laquelle elle avait lu, relu jusqu'à connaître la moindre syllabe, la moindre virgule. Chaque missive qu'elle recevait de son frère subissait le même sort, et même quand les mots n'y était plus visibles et que ce qui avait été une lettre au départ ne ressemblait plus qu'à un lamentable bout de papier froissé, Christina s'obstinait à les garder. Elle se souvenait de chaque jour où l'une d'entre avaient glissé entre ses mains. Et ils se faisaient de plus en plus rare et espacés...

Tous avaient toujours trouvé leur relation trop particulière, trop proche. Certains la disait malsaine. Comment deux frères et soeurs pouvaient-ils être proches au point de ne pouvoir concevoir que l'autre partage son affection avec une tierce personne? Christina avait toujours été d'une extrême jalousie. Elle ne pouvait s'empêcher d'être possessive, comme elle ne pouvait s'empêcher de respirer, de boire ou de manger. Et elle ne pouvait s'empêcher non plus de ressentir douloureusement le fait qu'Arthur puisse aimer autrement d'autres qu'elle-même, sans que jamais rien d'incestueux ne se soit immiscer entre eux deux. Et ca avait toujours été la même chose pour lui, mais contrairement à elle ne lui avait jamais dit, ni fait sentir.

Le regard fixe et inexpressif, la sombre opacité de ses prunelles grises ne reflétant que l'étendue lisse et blanche du plafond, Christina repensait à la dernière fois où elle avait aperçu celui à cause de qui elle se trouvait ici. C'était un matin ensoleillé, une des ces belles journées d'arrière-saison qui vont font regretter l'été et ses vacances avant de penser à la rentrée. Cette année où il n'y avait eu de rentrée pour personne, ni pour lui, ni pour elle... C'était une journée pour flâner dans les rues commercantes, c'était une journée qui annonçait une nuit torride où l'alcool et la drogue seraient accesibles aux plus jeunes sans qu'aucun ne prenne guarde à la Loi sacro-sainte qui l'interdisait. Ce n'était pas un jour pour autant de souffrance. Christina l'avait à peine vu à sa sortie de l'hôpital, remis de son overdose. Elle l'avait croisé plus tard derrière des barreaux que même l'influence de sa mère et l'argent de son père n'avaient réussi à ouvrir... Puis ce fameux jour, la dernière fois où elle l'avait vu montant dans cette voiture noire aux vitres fumées. Même pas un regard, pas un signe de main. Rien.

Le poing se ressera un peu plus. Cela faisait un an maintenant qu'elle ne l'avait pas vu. A quoi ressemblait-il maintenant? Avait-il changé? La reconnaitrait-il maintenant et que dirait-il de sa petite soeur aujourd'hui...? Tant de questions et des réponses si vides de sens. Il était rare qu'on leur permette d'écrire ici à Last Escape et de communiquer avec leurs proches, surtout quand ils s'agissaient de malades drogués. Le réglement n'était pas différent sinon pire là où était enfermé Arthur. Il lui manquait. Cruellement. Sa vie passée lui manquait, quand rien n'était plus facile que de vivre sans penser au lendemain, à la maladie et à la mort.

Sa main déchira le papier. Christina éttouffa un cri de surprise alors que sans qu'elle s'en rende compte, ses ongles entraient profondement dans la chair de sa paume. Elle voulait repartir. Après des mois difficiles de sevrage, où les écarts n'étaient pas toujours absents, Christina n'avait qu'une envie... quitter cette Terre, pour quelques heures seulement et rejoindre en pensée ce frère qui lui manquait. Alcool, cocaïne, héro... qu'importe le flacon pourvu qu'il y est l'ivresse. Elle avait appris peu à peu ici à contrôler les symptômes physiques de la dépendance, mais ce soir, dans ce lit, une vague sans pareille s'empara d'elle. Christina ne lutterait plus. Jusqu'à demain matin, elle était prête à tout. Elle avait chaud, elle avait froid. Ses membres tremblaient et des picotements désagréables montaient dans ses doigts et ses pieds. Une main de fer empoigna son coeur et ses tripes, nouant sa gorge et son estomac. Morphine.

Le clair de lune éclairait toujours la silhouette de la jeune femme alors qu'elle se levait sans faire de bruit, posait ses pieds nus sur le carrelage froid de la chambre 13. Christina savait dans les moindres détails ce qu'elle ferait de ses prochaines heures, juste avant que le soleil ne se lève et que l'appel soit fait dans les dortoirs et cela la remplissait de satisfaction et d'impatience mélangées. L'autre dormait. Elle jeta un manteau sur ses épaules, prit à la main une paire de vieilles ballerines écorchées qu'elle mettrait plus tard en sortant et s'échappa. Dans le couloir désert, plus de place pour les souvenirs ou pour la mélancolie. Les grandes ombres menacantes des fenêtres faisaient de l'endroit un lieu particulièrement glauque, digne des plus mauvais thriller qu'Hollywood n'est jamais vu naître. Christina en aurait rit.

Se faufilant dans l'obscurité des angles, pressant le pas afin de ne pas rencontré de surveillants, mais ne cédant que difficilement à la prudence qui l'obligait à ne point se précipiter follement, au risque d'alerter tout le centre, la jeune femme arriva enfin devant la pièce tant convoitée. L'infirmerie. Morphine. Bien entendue fermée à clé, il y avait cependant un moyen de l'ouvrir qui n'avait pas échappé à Christina et quelques cinglés de la même sorte qui se servaient dans les réserves de médicaments, trop importantes pour que l'on remarque à court therme la disparition d'un flacon ou deux. Etrange d'ailleurs de conserver dans un centre abritant des toxicomanes autant de. Morphine. Elle glissa son pied sous l'espace entre le sol et la porte, soulevant légèrement les gonds et donna un coup d'épaule qui fit céder la serrure sans bruit. Il suffirait de repousser la porte et personne ne devrait s'aperçevoir de l'intrusion avant l'infirmière le lendemain. D'un pas rapide, elle s'aventura à l'arrière de la pièce, ouvrant avec précipitation les tiroirs et inspectant d'un oeil exercé le contenu des étagères. L'urgence dont elle faisait preuve n'était pas inutile, car Christina avait tout à fait conscience de ce qu'elle risquait à se faire prendre ici. Et ce n'était pas des images heureuses qui lui venaient en tête. Morphine. Enfin... Elle laissa glisser, presque amoureusement, ses doigts trop fins sur le verre du flacon, s'accordant un seule et unique temps de pause.

Puis redescendit, passant devant le dortoir des garçons pour rejoindre l'extérieur où elle pourrait s'exiler en paix. Un instant elle fit tenter de mettre dans l'embarras une certaine personne, déposant par exemple les médicaments bien en vu sur son lit, explosant le flacon contre son mur et attendant avec une jouissance malsaine qu'un des surveillants le découvre. La seule personne ici qu'elle ne savait que détester, elle qui était d'une nature si hautaine et indifférente : Atwood. Rien que l'évocation de son nom la répugnait. Mais elle avait bien mieux à faire que s'attarder sur le cas d'un dégenéré de son espèce...

Et elle courrait à présent, jusqu'aux gradins du stade de football qu'elle monta jusqu'à faire disparaître sa maigre silhouette dans l'ombre des palissades. Autour du flacon, ses jointures étaient devenues blanches. D'un geste brusque elle le brisa et les comprimés blanc roulèrent sur le bois pourri des gradins, éblouissants à la lueur froide de la pleine lune.



«J'arrive.»
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Nathaniel Atwood
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MessageSujet: Re: Lux Aeterna   Lux Aeterna EmptyDim 14 Oct - 22:24

Si Nathaniel avait trouvé le sommeil sans grandes difficultés, encore sous l'effet de calmants salvateurs, son repos fut mouvementé, pour finalement aboutir à un réveil des plus douloureux. Pire encore que de se réveiller avec un mal de crâne, ou de ventre, affreux. Ou encore sortir d'une suite de terribles cauchemars.
Se réveiller, en pleine nuit, avec l'envie irrépressible de mettre le feu.
En sueur, il s'était redressé à moitié dans son lit, se prenant la tête entre les mains, le souffle de plus en plus court. Il fallait absolument qu'il se canalise, qu'il ne pète pas un plomb aux environs de -il jeta un oeil au réveil- deux heures du matin. Il n'avait pas envie de voir les infirmiers débarquer, en panique, dans sa chambre, pas plus qu'il n'avait envie que Teddy pose sur lui un regard empli de pitié/d'indifférence/de jugement. Ou les trois à la fois, pendant qu'on y était. Il coula vers son colocataire un oeil frustré, le voyant ainsi endormi, paisiblement, alors que lui tremblait maintenant d'une impatience terriblement dure à contenir. Il serra les poings, tenta de se reprendre en secouant la tête, puis se leva, rapidement, presque par automatisme. S'occuper. Penser à autre chose. Tenir, au moins, jusqu'au petit matin, où il pourrait aller chercher des médicaments sans qu'on le regarde de travers. Pensée assez étrange, pour qui savait que pas un chat ne rôdait à cette heure-ci dans les couloirs. Mais, en réalité, Nathaniel voulait traverser cette crise seul, comme un grand, et se prouver qu'il n'avait besoin de personne, pour tenir quelques heures sans calmants. Aussi s'était-il immédiatement mis au sol, tentant d'évacuer sa sale pulsion par une série de pompes bien senties.

Ce n'était pas la première fois que ce genre de choses lui arrivait au beau milieu de la nuit. Et ça ne serait sûrement pas la dernière, malgré les quelques mois qu'il avait passés à Last Escape et les thérapies qui y avaient suivi.
Mais la seule chose qui lui permettait de résister était le sport. Enfin, "sport". Activité défoulante voire mutilatoire aurait été mieux approprié. Soufflant bruyamment, espérant que Teddy n'ait pas la fantastique idée de se réveiller en cet instant précis, il atteignit la dixième série en se mordant les lèvres, ayant de plus en plus de mal à ne pas succomber à cette foutue pyromanie. Il commençait déjà à sentir son esprit vagabonder, imaginant où, dans combien de temps, et comment, il mettrait le feu. Revoyait un panel enflammé de rouges, jaunes et oranges, voiler ses yeux. Et sentit l'excitation commencer à grimper.

C'était le signal d'alarme. Absolument trouver autre chose. Il n'allait plus le supporter longtemps. Enfilant précipitemment un jean, zappant l'étape du T-Shirt -de toute façon, il n'aurait pas froid. Nathaniel n'avait jamais froid.-, il se rua sur la porte, ne prit même pas la peine d'étouffer le boucan qu'il faisait, et dégagea rapidement de son Enfer personnel, au même moment où Christina tournait à l'angle du couloir. Il ne l'avait pas vue, trop obnibulé par son envie dévorante. Le pugilat n'aurait pas lieu. Du moins, pas encore. Car Nathaniel, sans le savoir, retraçait exactement le même chemin que la demoiselle, dans une hâte difficilement dissimulée. Non, il n'avait pas encore craqué. Déployait ici l'un des derniers moyens connus pour tenir. ... Ou presque. Ce soir, il n'était pas franchement décidé à s'auto-mutiler. Histoire que la douleur supplante l'envie. Et puis, même. C'était tricher, que de remplacer une souffrance par une autre.

Le jeune homme débarqua au clair de lune en courant à petites foulées, maîtrisant plus ou moins la pyromanie qui le démangeait. Il s'arrêta un instant sur la piste, frissonna violemment. D'excitation grandissante, encore une fois. Bordel de...
Sans remarquer la silhouette, là-haut, nouvellement installée sur les gradins, il démarra brutalement, courut comme un dératé. Evacuer cette foutue envie de m*rde, se rafraîchir, oublier cette impatience contenue. Les graviers s'enfonçaient dans la plante de ses pieds nus à chaque foulée, le titillant douloureusement. Tant pis. Il n'était pas à ça près. Il respirait de grandes goulées d'air, eut rapidement un point de côté, dû au trop grand rythme qu'il tenait. Plus il courait, plus il brûlait. Ses efforts étaient inutiles. Comme d'habitude.
Au bout de quelques dix minutes, il s'arrêta, toussa sèchement, la gorge brûlante. Cette fois, c'en était trop. Sa résistance craqua lamentablement, alors qu'il levait les yeux sur les gradins, une lueur nouvelle brillant au fond de son regard. Une allumette. Un briquet. Une étincelle. Est-ce que la silhouette, assise plus en haut, avait de quoi faire un feu ? Un sourire malsain s'etendit sur ses lèvres. ... Il en était convaincu. Glissant les mains dans les poches, narguant le froid de son torse nu, il grimpa sur les premiers rangs des gradins, bouillant tranquillement d'impatience. Les yeux rivés sur le bois usé, il fit son chemin, jusqu'à voir un comprimé s'échouer à ses pieds. Qui le fit relever la tête, et plisser les yeux. Puis perdre son sourire.
"Génial...", fit-il entre ses dents, reconnaissant l'allure -trop- familière de Christina. Mais l'ardeur qui le consumait dorénavant lui interdisait de faire demi-tour, quitte à demander, à Christina Sonnenfeld elle-même, une allumette. Sacrifice ultime, poussé par son envie foudroyante. Nathaniel avait passé un cap de non retour, et le simple fait d'aller trouver celle qu'il détestait cordialement -pour autre chose qu'une rixte jubilatoire- en était la preuve irréfutable.
Surtout quand on ignorait que la jeune fille était actuellement sous l'effet de stupéfiants.
"T'aurais pas du feu ?", demanda-t-il sur un ton froid, cassant, alors qu'il se plantait à ses côtés.
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Christina Sonnenfeld
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MessageSujet: Re: Lux Aeterna   Lux Aeterna EmptyMar 16 Oct - 4:35

Car ce soir, plus rien n'avait d'importance. Plus rien sinon ces comprimés eparpillés et ces bouts de verre brisés. Jonchant le banc où elle se tenait, roulant vers les étages inférieurs sans qu'elle semble s'en soucier. Plus rien que cette envie dévorante au creux de son ventre, plus rien que ce goût poudré sur ses lèvres et tapissant sa gorge avant même qu'elle n'y ai touché. La nuit n'existait plus, les étoiles quittaient le ciel et luisaient entre ses doigts fins. Elle était seule au monde, perchée dans ses gradins... combien de conneries racontaient-on encore à de jeunes enfants? Le Paradis n'était pas si difficile à atteindre. Le Paradis tenait dans un flacon de verre. Et il était juste à sa portée.

Dans sa tête résonnait le vague souvenir d'une chanson à la mode qu'elle avait du entendre souvent. A l'extérieur. Et sans penser, ses doigts s'activaient à compter et trier les comprimés de morphine. Avec soin, elle en choisit deux qu'elle écrasa avec application sur la feuille de papier qu'elle avait prévu à cet effet. Un rituel de plus. Elle ne pensait déjà plus, mais toujours l'irréprésible besoin de mettre son cerveau définitivement hors service la tenait. Ses lèvres avaient le goût amer des stupéfiants cette nuit. Les ombres lentement changèrent de forme, et le ciel tomba. Ou peut-être était-ce elle. Elle ne savait plus bien, elle ne sentait rien. Ni le froid de la nuit, ni la douleur de la chute. Et cette envie de rire qui la secouait! Elle se leva et tomba, s'allongea et rit.

Elle n'avait pas vu entrer sur le stade la silhouette mille fois reconnaissable de Nathaniel. Elle n'aurait pas pu. Il valait mieux qu'elle ne la remarque pas. Atwood était partout où on ne l'attendait pas, et surtout là on Christina ne le désirait pas. Nathaniel. Elle et lui s'étaient détestés dès leur premier rencontre. Un mot, un regard... Peu importe les raisons, et même s'il n'en existe pas. Il y a parfois des haines qui ne s'expliquent pas. Impulsif, arrogant, rancunier, vaniteux. Il était tout ce qu'elle détestait. Il était tout ce qu'elle était. Et chacune de leur rencontre se terminait en puérile dispute où seules les raisons l'étaient encore. Les moyens employés eux n'avaient plus rien d'enfantins : humiliations, chantages et coups bas. Ils ne reculaient devant rien, répondant à chaque aggression pour le double ou le triple.

Cette haine vorace était leur secret. Personne, ou très peu savaient les sentiments belliqueux qu'ils entretenaient l'un pour l'autre. A vrai dire, à une époque il n'en faisait pas tant de manières et se livraient en public à des frasques souvent commentées. Mais quand certains commencèrent à colporter que leur inimitié cachait quelque chose de plus louche, et de certainement plus tendre... vous savez ce mot qui commence par un A, quand Teddy lui-même, qui avait sans aucun doute la malchance d'être un ami commun aux deux, tenta de jouer les agences de rencontres, persuadé de sa bonne action, et même enervé que ni l'une, ni l'autre ne veuille entendre ses conseils, Christina et Nathaniel prirent la résolution de ne plus que se haïr en silence.

Le silence avait remplacé la musique. Elle entendait le crissement lointain de pieds courrant sur des graviers sans comprendre ce que cela pouvait signifier, sans même penser que cela pouvait signifier quelque chose. Quelque chose comme : surveillant, directeur, punition. Si elle avait su... Peut-être aurait-elle préféré cette solution. Mais elle ne s'en souciait pas encore. Elle ne se souciait de rien. Ses doigts maigres fouillèrent dans la poche de son trench coat, elle en sortit un étui en argent. Cigarette. Allumette. Voilà ce qu'il lui fallait. Elle craqua à plusieurs reprises la même allumette, avant de repéter la même opération avec une neuve et, d'enfin allumer sa cigarette. Fumée.

Quelques bouffées plus tard, et sans qu'elle ne s'aperçoive, ni ne s'étonne de cette visite impromptue, elle était rejointe par une silhouette. Une silhouette que sa vision troublée avait bien du mal à reconaître. Une silhouette d'homme, torse nu... dans un froid pareil? Dodolinant de la tête, prise encore d'une furieuse envie de rire. Elle donnait de quoi jaser pour des semaines à celui qu'elle considérait comme le pire crétin jamais né sur cette Terre. Et ce n'était pas fini.

«Salut...» Son regard vague, l'ombre, n'étaient pas en sa faveur. Si seulement elle avait pris conscience un peu plus tôt de l'identité de son interlocuteur, si elle avait seulement était assez clean pour reconnaître le timbre de sa voix. Elle se trompait lamentable de partenaire de jeu. «Du feu? , fit-elle d'une voix étrangement basse, bien sûr mais il faudra venir le mériter.» Elle se leva, tenant assez mal sur ses jambes, manquant de tomber et se raccrochant à l'épaule de son interlocuteur en riant. «T'es qu...» Mais à cet instant précis, elle réussi à capter son regard. «Atwood.» ajouta-t-elle sans même s'exclamer. Il y avait dans sa voix bien plus de contrariété que de surprise. «Ha...! Qu'est-ce que tu fais là? Toi? Toujours. Là où on t'y attends pas. Dégages, mais vas-t-en. Vas te faire voir Atwood. Comme si je pensais à toi en ce moment!» Christina, apparemment persuadée que Nathaniel n'était qu'une sorte d'illusion due aux stupéfiants, parlait et ne semblait pas vouloir retrouver les idées claires. Mais sa voix retrouva son calme. Christina ne se rassit pas.

«Tu veux mes allumettes hein? Cinglé. , commença-t-elle faisant jongler entre ses doigts le paquet, tout juste à moitié sûre de ce qu'elle voyait, ça aura un prix tu sais. Et si je te dénoncais, tu vires. Et si je le fais pas, tu es à mes ordres pendant le reste de notre ''séjour''. Great.» Elle, ses comprimés... Christina n'était tellement pas en mesure de négocier. Quinze d'IMC contre quatre-vingt dix kilos de muscles. Elle jouait... avec le feu et ne s'en rendait absolument pas compte. «Mais je pourrai aussi les garder pour moi. Juste pour le plaisir de te voir frustré.» Elle décocha le sourire de celle qui croit avoir le pouvoir. «Je dois réfléchir.» Stupide.

Pas plus que ce qu'elle fit ensuite. Mais puisqu'Atwood n'était pas là, puisque c'était sans doute son imagination et qu'elle était défoncée... Qui s'en souciait? «Et si tu prenais un rail?» souffla-t-elle proche, trop proche du jeune homme, alors qu'avec un doigt elle écrasait negligemment un comprimé. Son rire dément ne laissa pour trace qu'un sourire extasique.
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